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Keiro Shizen

6 février 2007

La nouvelle et le conte

à venir

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6 février 2007

Le roman japonais

à venir

pour pays de neige, courte vidéo montrant la neige au Japon

6 février 2007

Le jardin japonais

3. La nature dans la vie quotidienne

Les nippons reprochent à l’Occident leur artificialité et leur rejet de la nature. Le Japon est un pays très urbanisé, cependant les traditions ancestrales d’amour de la nature se perpétuent aujourd’hui encore au quotidien. Comment, dans un pays en apparence si industrialisé, peuvent encore subsister des coutumes servant la nature ? Il sera bon d’étudier d’une part le jardin japonais, puis l’art floral de l’Ikebana, et d’autre par l’influence de la nature sur le design.       

a. Le jardin japonais

L’originalité du jardin zen est sa fonction : il n’est ni un lieu de promenade ni un endroit de repos, il est une œuvre d’Art au même titre qu’une estampe.

Le but est d’y préserver la beauté des plantes et des fleurs à l’état naturel, sans les disposer en parterres précisément découpés. Si un buisson est taillé, par exemple, ce n’est pas pour créer l’harmonie visuelle mais pour suggérer un paysage montagneux ou marin. Les rochers sont eux aussi utilisés, sans aucune transformations, la patine laissée par le temps est considérée comme un élément primordial de leur beauté : elle témoigne de leur âge, leur immortalité.                                                                                                                                                       La promenade dans le jardin zen a pour but de visualiser chaque perspective différente, d’observer l’œuvre sous différents angles afin de mieux l’apprécier. Le cycle des saisons est également utilisé comme un élément artistique : les transformations naturelles sont une preuve de la pérennité de l’œuvre. Ces transformations saisonnières témoignent aussi de l’évolution de l’homme dans cette nature mouvante dont il est issu. C’est pourquoi les maisons japonaises sont très souvent ouvertes sur leurs jardins, et les vérandas plus considérés comme des éléments extérieurs qu’intérieurs. Elles sont des portes ouvertes à l’homme pour contempler et vénérer son environnement.

Cependant, le travail artistique du jardinier japonais vise à être effacé. L’Art consiste à camoufler le plus possible la composition et la répartition des plantes, afin de recréer une certaine spontanéité. Cette illusion de simplicité lorsque l’on contemple un jardin nippon n’est pas due à une absence de travail, mais à une recherche particulière de vérité.

Au delà de son statut d’œuvre d’Art, le jardin zen est également un lieu de méditation, de communication spirituelle entre l’homme et les Kami. Il s’agit d’un lieu initiatique, où l’on se prépare intérieurement aux cérémonies. Par exemple, un jardin de thé est un sentier menant au pavillon de thé. Suivre ce chemin est un moyen de purifier son esprit par la contemplation avant de se rendre au rituel.



Cette philosophie contemplatrice et proche de la réalité et de la sobriété de la nature est également présente dans l’art du bouquet, l’Ikebana.

6 février 2007

Fêtes et traditions

2. Fêtes et jours fériés japonais

a. Calendrier des fêtes nippones

            

            Le Japon est un des pays possédant le plus de fêtes et de jours fériés au monde. Nous pouvons ainsi compter 15 jours fériés et une cinquantaine de fêtes et autres manifestations. De même, il est important de savoir que lorsque les dimanches sont fériés, le lundi qui suit est chômé en compensation. Peu de bureaux sont ouverts durant les jours fériés, ainsi que les banques, postes et autres services semblables. Par contre, les trains et autres transports en public fonctionnent normalement.

            La plupart de ces fêtes proviennent des deux plus grandes croyances nippones : le buddhisme et le shintoïsme, ce qui est paradoxal, la philosophie buddhiste n'ayant aucun rapport avec la nature.

            Contrairement à d'autres peuples asiatiques, les japonais calculent les dates des fête et autres jours fériés selon le calendrier grégorien adopté en 1873.

            Il sera bon de nommer les différentes fêtes et manifestations japonaises puis d'expliquer les origines ainsi que les caractéristiques des principales.

            Les fêtes et manifestations japonaises sont principalement accordées sur le saisons, et sur les changements de celles ci. Elle sont à réparties également tout au long de l'année , les fêtes nationnales ayant lieu dans toutes les villes de l'archipel. D'autres manifestations sont originaires de certaines villes et ne sont fêtées que dans leur agglomération d'origine, comme Yamayaki ou fête du feu del'herbe qui n'a lieu que dans la circonscription de Nara.

            Les fêtes ayant lieu en hiver sont au nombre de 4 :

                        - Yamayaki, fête du feu de l'herbe a lieu tout les ans à Nara le dimanche qui précède                 le deuxième lundi du mois de janvier.

                        - Setsubun, fête du lancer de haricots a lieu soit les 3 et 4 février dans toutes les villes                 nipponnes.

                        - Omizuri-Ori, fête du puisage a lieu à Nara du premier au 14 mars.

                        -Shunbun no Hi, fête du jour de l'equinoxe de printemps a lieu le 21  mars et est un                    jour férié.

            

Les fêtes ayant lieu au printemps sont au nombre de 3 :

                        - Hana Matsuri, fête des fleurs a lieu le 3 avril.

                        - Midori no Hi, la journée verte, est fêtée dans tout le Japon le 29 avril. De plus, cette                           journée est fériée.

                        - Aoi Matsuri, la ête bleué ou festivla de la rose trémière a lieu à Kyõto le 15 mai.

            

Les fêtes ayant lieu en été sont au nombre de 4 :

                        - la fête de la plantation du riz a lieu le 14 juin à Õsaka

                        - Tanabata Matsuri, fête des étoiles a lieu le 7 juillet daans tout le japon.

                        - Umi no Hi, jour de la mer a lieu tous les ans le 3e  lundi de juillet dans tout le Japon.

       Shûnbun no Hi, le jour de l'équinoxe de printemps a lieu chaque 23 septembre.

      

Il n'y a par contre aucune fête ayant un rapport avec la anture se déroulant en automne.

                                                                                         b. Le déroulement des fêtes principales

            Yamayaki, la fête du feu de l'herbe, a lieu à Nara (première capitale du Japon, voir localisation sur la carte), sur la colline Wakakusa. Chaque année, le dimanche qui précède le deuxième lundi du mois de janvier, la tradition veut que l'on mette le feu à l'herbe qui recouvre la colline. Des doutes subsistent sur l'origine de cette fête, certains pensent qu'elle a pour but la destruction des êtres maléfiques, d'autres qu'elle doit au contraire apaiser les disputes territoriales entre les temples de Kofukuji et de Tadaiji.

            Un obscur cérémonial précède le Yamyaki. De jeunes moines, habillés de leurs tuniques orangées, défilent dans les rues en direction de la colline Wakakusa, munis de torches et de lampions. Arrivés à un ceetain point, les jeunes moines s'arrêtent et allument le feu. Afin de faire patienter les spectateurs le temps que le feu prenne, les autorités déclanchent un feu d'artifice. Enfin, au bout d'une dizaine de minutes, la mise à feu de la colline Wakakusa a réellement lieu...

            Pour les habitués de la cérémonie, celle-ci n'est pas spectaculaire ni impressionnante, mais pour les  occidentaux qui peuvent y assister, il s'agit d'nue céromonie anestrale interssante à voir et à étudier.

            Setsubun, la fête du lancer de haricots, est une festivité nationale japonaise non chômée, qui fête l'arrivée du printemps selon l'ancien calendrier lunaire (calendrier agricole d'orgine chinoise). De nos jours, ell est fêtée le 3 février.

            Le mot setsubun, désigne les noeuds du bambou qui sépare chaque section de tronc. Ces sections symbolisent chacun une saison, le setsubun est le moment charnière du passage d'une saison à l'autre. Il existait autrefois quatre fêtes de setsubun, mais il n'en subsiste aujourd'hui plus qu'une seule aujourd'hui, celle du commencement du printemps.

            Cette célébration fut importée de Chine ver le Japon au VIIe. Son but originel était d'exorcicer les démons à l'aide de haricots de soja. A partir de la période Edo, setsubun  prend une forme proche de celle célébrée au XXIe siècle.

            De nos jours, setsubun consiste en un lancer de graines de haricots par les fenêtres des maisons encriant alternativement Oni sa soto ! Et Fuka wa uchi !, ce qui signifie dehors les démons, dedans le bonheur. Son but estdonc de faire fuir les forces néfastes incarnées par les oni (démons) qui cherchent à envahir les foyers à chaque nouvelle année et d'attirer la bonne fortune  dans la maison.

            Hana Matsuri,  la fête des fleurs est fêtée le 8 avril, le jour de l'annivversaire de Buddah Shâkyamuni. Selon la légende, le dieu serait né dans le jardin de Lumbini, situé en Kapilavastu, un petit royaume au pied de l'Himalaya il y a 2500 ans. La croyance veut qu'au moment de sa naissance, le jeune dieu ait ait « le ciel, la terre et moi formons un seul et même être ». Ainsi, on trouve dans chaque temple buddhiste japonais  un petit pavillon fleuri et décoré, dans lequel est posée une statue du bébé dieu, pointant un doigt vers le ciel, l'autre vers la terre. Cette statue baigne dans du thé sucré, et c'est ainsi qu'est fêtée Hana Matsuri. Le thé sucré est un élément essentiel de la fête des fleurs. Selon la légende, deux dragons rois firent tomber une pluie sucrée chaude et fraîche depuis le paradis afin de baigner la divinité tout juste née.

            La fête des fleurs est célébrée dans les temples mais aussi il s'agit aussi d'une fête sortie du cadre religieux. Les gens s'offrent des bouquets de fleurs tout en buvant du thé sucré en l'honneur de Buddah même s'ils ne sont pas buddhistes, il s'agit d'une coutume passée dans les moeurs de la population entière.

            Midori no Hi, était anciennement fêtée le 29 avril, ce jour étant la date de naissance de l'ancien empereur Hirohito. Ce jour estdevenu férié depuis la montée sur le trône de l'ancien empereur en 1926. A sa mort en 1989, la population japonaise, ne voulant pas perdre un jour de congé, déclara la journée Jounée verte en commération de l'empereur Hirohito.

            A partir du premier janvier de cette année, Midori no Hi sera célébrée le 4 mai, la fête du 29 avril étant à présent entièrement dédiée à a mémoire de l'empereur Showa et sera nommé Showa no Hi.

            Aoi Matsuri est un des trois plus importants festivals de Kyôto et se déroule le 15 mai. Ce festival est aussi connu sous le nom de Festival Kamo et a lieu aux sanctuaires de Kamigamo et de Shimogamo. L'orgine de ce festival remonte à l'empereur Kimmei, qui vivait il y a environ 1400 ans.  Sous le début de son règne, les récoltes ne donnèrent pas satisfaction. La population croyait que ces mauvaise récoltes étaient dues à la malédiction de l'esprit kamo. La fête doit ainsi son existence à un mauvais temps infligé par les dieux à une population impie. L'empereur décida alors de dmander l'aide d'un devin, qui lui dit que les dieux étaient en colère contre la population et leur manque de piété. L'empeureur envoya ses courtisants apporter des roses en offrande aux dieux, et les récoltes redevinrent bonnes.

            Cette tradition est encore perpétuée en 2007 dans le souvenir de cet événement, le nom d'Aoi vient de la tradition d'offrir des roses aux dieux et esprits, et  à décorer les temples, les participents ainsi que les moines de avec des feuilles de roses..

            Le cortège traverse la ville de Kyôto à partir du château lentement et solenellement. Ce cortège est composé de dignitaires, et de courtisns de tous rangs en tenue d'époque. Le sanctuaire Shimogamo est le premer à êtr atteint. On y offre des prières puis une danse de guerriers débute. Enfin, le cortège offre un cheval en offrande au temple afin d'apaiser une éventuelle colère des dieux en démontrant sa vitesse à la course. Le défilé se rend ensuite au second temple. Chaque membre du cortège a un costume décoré de roses trémières qui ont donné leur nom au festival.

Umi no Hi, le jour de la mer, est un jour férié célébré le troisième lindi du mois de janvier. Beaucoup de personnes profitent alors de la chaleur estivale pour passer une journée à la plage, qui est souvent plus que bondée. Ce jour férié est récent n'est associé à aucune fête.

6 février 2007

Les religions et la Nature

I. L'influence de la nature sur la société japonaise

1. Les religions et la nature

a. Le Shintoïsme

    Le shintoïsme est la plus ancienne des religions japonaises. Le terme shinto est apparu au VI° siècle lorsque le bouddhisme commença à s’implanter au Japon, afin de différencier ces deux croyances. Shinto signifie la voie du divin. On peut compter  travers le monde aujourd’hui cent millions de shintoïstes. Il sera bon d’étudier les caractéristiques de la religion shinto, ses principes fondamentaux puis son histoire et enfin ses lieux de cultes.

    Le shintoïsme emprunte à l’animisme, au chamanisme et au polythéisme. Il prône tout d’abord l’amour et le respect de la nature. Les dieux shintoïstes sont des personnifications des forces naturelles, des esprits cosmiques, et sont appelés Kami ( par exemple, Amaterasu, Déesse solaire). Ainsi, chaque  élément naturel concret peut devenir kami et illustrer un principe abstrait, comme l’Eau, symbole de fertilité. Certain kami représentent également les âmes de célèbres chefs de clans, ou d’ancêtres vénérables.  La communication avec les kami permet d’atteindre l’illumination et l’harmonie intérieure et extérieure (avec soi-même et avec la nature). Avec le temps, ces kami prirent une forme humaine, créant ainsi toute la mythologie japonaise. Le shintoïsme déclare également l’adoration de l’Empereur-Dieu (jusqu’en 1946) et affirme la suprématie du peuple japonais.

    Les principes fondamentaux du shintoïsme sont appliqués au travers du respect de la tradition et de la famille, puisque celle-ci permet de transmettre les coutumes religieuses. Les naissances et les mariages font l’objet des principales réjouissances, ils renouvellent les générations et conservent ainsi les coutumes. L’amour de la nature : chaque élément naturel est vénéré, il contient en lui un kami. Aimer la nature apporte la protection des kami et les honore. Il n’est nécessaire de prouver cet amour par des Matsuri, festivals dédiés aux dieux. La propreté physique est également obligatoire au culte des kami, les shintoïstes se purifient par l’eau le plus souvent possible.

(vidéo: une cérémonie shinto)



    Les premiers écrits shinto sont le Kojiki (712) et le Nihonshoki (720). Il s’agit de recueils de mythes et de légendes. Ils content la création du monde et expliquent pourquoi la lignée impériale est divine : elle descend directement de la déesse Amaterasu. La rédaction de ces ouvrages est contemporaine à l’apparition du bouddhisme au Japon : les chinois ont apporté sur l’île l’art de l’écriture. Durant la période Edo, les grands mystiques tentent de différencier le shintoïsme traditionnel japonais du shintoïsme influencé par les religions chinoises. Entre la période Edo et a fin de la seconde guerre mondiale, le shintoïsme devient religion d’état, et les activités des autres religions sont limitées. Ainsi, jusqu’à la capitulation suite à la défaite de 1946, les japonais vouent une adoration sans limite à l’Empereur-Dieu, et affirment la grandeur de la nation japonaise. Mais en 1946, l’empereur renonce officiellement  à sa nature et ses origines divines. Aujourd’hui, la plupart des japonais pratiquent plusieurs religions, il vouent par exemple un culte aux kami ancestraux, se marient dans une église chrétienne et  se font inhumer selon les rites bouddhistes. Cependant, le rapport des japonais  la religion shintoïsme est d’ordre culturel, une sorte d’inconscient collectif plutôt que religieux.

    Le shintoïsme se pratique dans des sanctuaires très dépouillés. « Un simple miroir, suspendu dans la sanctuaires, vient constituer l’essentiel du mobilier. La présence de cet objet s’explique aisément… Lorsque pour prier, vous vous tenez face au sanctuaire, c’est votre propre image que vous voyez se refléter dans la surface dansante et ainsi, cet acte de foi est comme une antique injonction delphique : Connais-toi toi-même, et tu connaîtras le monde, l’univers et les dieux. »
    Il existe au Japon 80 000 sanctuaires ; les plus imposants possèdent un torri, sorte de porche non fermé, qui signale l'entrée dans le lieu sacré. On peut par exemple citer le temple shinto de Miyajima (photo).


tshinto


    La plupart des temples shinto se situent dans des religions reculées, comme par exemple ceux de la région de Kumano, « le pays des arbres », située à l’extrémité méridionale de la péninsule de Kii, sur l’île de Honshu. Seul là, le promeneur peut rencontrer de petits temples shinto enfouis dans la végétation, entre le murmure de l’eau, et le silence feutré de la nage l’hiver et les grésillement des cigales l’été.  De même, à proximité de la longue plage de galets de Shichiri se trouve le sanctuaire Hana no Iwaya, qu serait le plus ancien de Japon. Ce n’est pas un édifice mais une grotte dans un gigantesque bloc de calcaire. Selon les Chroniques du Japon, compilation de légendes du VIII siècle, reposerait là la déesse Izanami no Mikoto, mère des huit millions de divinités que compte le shinto.


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b. Le Taoïsme

    Le Tao, ou enseignement de la Voie en chinois est une des religions et philosophies les plus importantes du Japon.

    Selon le dictionnaire, le taoïsme est une religion populaire japonaise originaire de Chine. Cette religion est un amalgame du culte des esprits de la nature et des ancêtres, des doctrines de Lao Tseu et de croyances diverses. Le Tao est constitué d’une mystique quiétiste, une étique libertaire, un sens des équilibres  yin yang et une recherche de la nature ; mais en réalité, le tao originel ne fut pas une religion, mais bel et bien une « métaphysique ».
Malgré tout, aucune définition aussi complète et précise soit-elle, ne peut expliquer ou définir ce qu’est le Tao. Chacun de nous possède le Tao, mais il appartient de découvrir ce qu’il peut nous apporter, liberté, bonheur, longévité, éternité…. Il serait bon d’étudier les racines du Taoïsme religieux puis d’expliquer sa philosophie.

    L’essentiel de la religion taoïste reposait sur des rapports supposés intimes entre la nature et la société. Respecter les rythmes naturels tout en accordant ces derniers à la société devait constituer l’idéal d’une société agricole.
Le Tao rendait un culte à de multiples divinités, émanations de forces occultes telles que la foudre, le tonnerre ou le vent. On peut faire du taoïsme l’aboutissement de différents courants de pensée, tout d’abord un fond de superstitions populaires centrées sur la crainte et le respect des esprits, ces derniers symbolisant le plus souvent les énergies naturelles (eau, feu, terre…). En second lieu, entre le Ve et le IIIe siècle avant J-C, on vit se théoriser la croyance à l’immortalité et aux possibilités d’y accéder grâce à des pratiques ésotériques (régulation du souffle, concentration mentale…). Enfin, il se développa vers le IIIe siècle avant JC un double courant matérialiste, explicatif de l’univers et de ses mécanismes.
    La philosophie taoïste est basée sur trois textes écrits vers le Ive siècle avant J.C. et compilés sous la dynastie des Han : le Dao De Jing, le Zhuangzi et le Lie Zi. 
    Le Dao De Jing (ou Tao Te Ching, Livre de la Voie et de sa Vertu) est un court recueil d’aphorismes obscurs et poétiques attribué au père fondateur divinisé du taoïsme : Laozi (aussi nommé Lao-Tseu). Les taoïstes n’ont pas cessé de le lire, en l’interprétant très diversement au fil des siècles. Pour plusieurs courants, il fut au centre des cérémonies, pas exactement comme un livre sacré, mais plutôt comme un texte de prière.
    Le Zhuangzi, du nom de son auteur, est un recueil de fables dialoguées, vivantes et fortes d’un profond enseignement. La forme en apparence directe, plaisante et pleine d’humour, traite au fond de thèmes philosophiques rigoureusement sentis. Des générations de mandarins y ont trouvés une consolation des soucis de leur charge dans la figure d’un saint sans ambition, dégagé des contraintes sociales.

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    La religion taoïste peut être résumée en une expression : « l’Unique forme le Tout ». Le Tao refuse la philanthropie et la misanthropie, et ne participe à l’existence que par le non agir. Le Tao est ainsi basé sur une pensée onirique. Selon les philosophes taoïstes, comme Laozi, le Tao doit se fondre dans toutes les formes de la nature qui doit suivre l’évolution, respecter l’ordre des saisons, l’alternance du chaud et du froid par exemple. Cette loi naturelle est attestée par la conscience en chacun de la majestueuse beauté d’un paysage, de l’harmonie qui conduit un ruisseau à naître entre des pierres moussues avant d’aller, transformé en fleuve, se jeter dans l’océan. Toutes les formes, toutes les variétés de la nature ont leur place déterminée, et l’unité dans la diversité préside à l’absolu cosmique.
    Cette philosophie reflète la pensée d’un homme marqué par la cruauté, l’injustice et les abus de pouvoir. Ainsi, Laozi préconise de retrouver une forme de « paradis perdu » en soi : « Tout, dans la nature, travaille en silence. Les choses naissent et ne possèdent rien. Elles accomplissent leur fonction sans rien réclamer. Toutes les choses font leur travail dans l’apaisement. Après qu’elles ont atteint leur épanouissement, chacune retourne  à son origine. Retourner à son origine, cela signifie se reposer, remplir sa destinée. Ce retour est une loi éternelle. »
    Le taoïste n’est sensé n’être ni pieux ni dévot. Son silence est le début de la sagesse, et il va même jusqu’à ne pas parler du Tao. L’abandon des passions, des gesticulations éphémères et inutiles constituent l’idéal que recherchait Laozi : « cultiver son jardin » reste une vertu apaisante et curative, une philosophie à part entière.

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    En conclusion, selon le Tao, chacun de nous est une partie intégrante de l’univers. La lecture des textes anciens nous apprend sur nous même, sur la vie, ainsi que nos rapports aux autres. Nous sommes notre premier et principal ennemi. Pour rejoindre le Tao, la méditation solitaire est indispensable, elle permet d’échapper à la civilisation et à la culture qui cachent et transforment la véritable nature de toute chose.
     Le Tao est en nous, nous n’avons qu’a apprendre à le retrouver, et à l’utiliser afin d’approcher de la sagesse.

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30 janvier 2007

Introduction

vidéo concernant les paysages japonais

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Keiro Shizen
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